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8.09.2010

Cet été, j’ai eu une faim poétique

Bonjour mes visiteurs habituels et nouveaux.
J’étais longtemps absent ici pour m’occuper d’autres oignons, qui sont, toutefois, les miens.
Oui, on peut cultiver plusieurs jardins, y compris le jardin secret.
Parmi, voilà une performance culino-litteraire à vous raconter. J’ai réalisé cette pièce en hommage à Yi Sang, un écrivain coréen génial.Il s’agissait d’organiser un banquet de commémoration de son100ème année de la naissance au Centre culturel coréen à Paris.

Comment célébrer un écrivain qui cherchait volontairement l’épuisement physique pour « éclaircir l’esprit » ?
J’ai donc, proposé de jeûner collectivement avec les convives.
Bien sûr, ici, « jeûner » est symbolique, c’est à dire « jeûner tout en mangeant », puis qu’il s’agit de banquet de commémoration.
Ça a déroulé comme suivant :

À l’arrivée, les invités étaient servis de la découverte d’une table vide, déjà finie.
Désolés, ils se contenteront de l’odeur…
Puis, ils sont servis, à l’ordre, le parfum de fruits, l’eau glacée, la grappa, les hyper-gelées de fruit (hyper, car elles sont dopées de son propre parfum en utilisant huile essentiel, par exemple, l’huile essentielle d’orange a été ajoutée dans la gelée d’orange), le chocolat très noir.
Puis les salés, au menu, la salade de poulpe à la sauce au chocolat-aigre-doux-epicé, et le cake à l’encre.
Le poulpe dont la consommation a provoqué un doute étrange chez le poète, est appelé en Corée « Poisson de lettre ». Sans doute à cause de son encre ?
Et, sa « texture » étrange…À ruminer…
Ensuite, les apéritifs ont été servis et le banquet est arrivé à sa fin.
L’appétit ainsi ouvert reste sur sa faim.

Le service se déroulait pendant la lecture simultanée de poèmes en français et en coréen, scandée par une musique improvisée. Tout cela a été filmé, et ces images sont mixées, cuisinées sur place pour une projection aussi tôt après la performance.

Un extrait de la performance
Plusieurs artistes et comédiens ont participé à cet événement.

À nos jours, l’art embrasse les cinq sens pour émouvoir et (faire) réfléchir, il n’y a pas que le cerveau qui travaille, tous les organes sensoriels participent à sentir et penser, le sens tactilo-gustatif aussi.
Savez-vous qu’il y a de plus en plus d’artistes qui travaillent avec les matériaux comestibles ?
Dans un monde où le matérialisme triomphe, posséder en ingurgitant une œuvre d’art périssable est un bon défi.

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